Qu’est-ce que les menaces internes ?

Insider threats

Topics DevSecOps Menaces internes

Définition

Les menaces internes (ou insider threats, en anglais) désignent les risques pour la sécurité provenant de personnes au sein même de l’organisation, comme des employés actuels, des anciens collaborateurs, des prestataires ou encore des partenaires de confiance. Il ne s’agit pas ici d’intrus, mais de personnes ayant bénéficié d’un accès légitime et de la confiance de l’organisation.

Vue d’ensemble des menaces internes

Une menace interne est un risque de sécurité posé par des personnes au sein d’une organisation qui utilisent leur accès de manière abusive, que ce soit par malveillance, par négligence ou après avoir été compromises. Il est difficile de repérer ces menaces, car les acteurs internes jouissent d’un accès autorisé et peuvent masquer leurs actions au sein du flux d’activités habituelles. Les facteurs favorisant ces menaces incluent des privilèges excessifs, un manque de surveillance et une gestion insuffisante des départs du personnel.

Contrairement aux attaquants externes qui doivent d’abord contourner les contrôles de sécurité, les initiés disposent déjà d’un accès privilégié. Leur point de départ est la confiance qui leur est accordée, mais ils peuvent en abuser, que ce soit délibérément ou par inadvertance. Pour y remédier, les organisations se doivent de mettre en œuvre des approches de sécurité conçues spécifiquement pour atténuer les risques internes, et pas seulement les risques externes.

Types de menaces internes

Les menaces internes peuvent être classées dans les catégories suivantes :

Les initiés malveillants : des individus qui utilisent sciemment leurs droits d’accès dans le but de porter préjudice à l’organisation. Parmi les motivations, on retrouve le gain financier, la vengeance personnelle, les convictions idéologiques ou la coercition. Ces acteurs internes savent souvent comment échapper à la détection, ce qui les rend particulièrement dangereux.

Les initiés négligents : des collaborateurs bien intentionnés qui causent involontairement des dommages par leur comportement négligent, par exemple en cliquant sur des liens d’hameçonnage (phishing, en anglais), en manipulant mal des données sensibles ou en utilisant des mots de passe faibles. Malgré l’absence d’intention malveillante, les dommages qui en résultent peuvent être considérables.

Les initiés compromis : il s’agit d’utilisateurs légitimes dont les informations d’identification ont été volées ou détournées par des acteurs externes. Même si l’utilisateur n’en est pas conscient, son compte est utilisé pour lancer des attaques depuis l’intérieur de l’organisation. Certains experts en cybersécurité estiment que ces cas devraient être considérés comme des menaces externes utilisant des identifiants internes, plutôt que comme de véritables menaces internes. Cependant, comme la menace agit à partir de systèmes internes de confiance, de nombreux frameworks les intègrent dans la catégorie des menaces internes.

Les initiés tiers : les prestataires, fournisseurs ou les partenaires commerciaux qui bénéficient d’un accès interne pour des raisons opérationnelles. Ces utilisateurs élargissent la surface d’attaque et échappent souvent au contrôle direct de l’organisation, ce qui rend le suivi de leurs activités plus difficile.

 

Comment les menaces internes peuvent émerger

Vulnérabilités communes

Les menaces internes résultent généralement de l’exploitation des faiblesses organisationnelles suivantes :

Privilèges d’accès excessifs : lorsque des collaborateurs disposent de droits supérieurs à ceux nécessaires pour leur fonction, le risque d’usage abusif s’accroît. Le principe du moindre privilège est essentiel, mais souvent négligé.

Monitoring inadapté : en l’absence d’une surveillance efficace, les comportements suspects passent souvent inaperçus jusqu’à ce que le préjudice soit déjà survenu. De nombreuses organisations ne parviennent pas à mettre en place un suivi rigoureux, en particulier pour les comptes à privilèges élevés.

Shadow IT, ou informatique fantôme : lorsque des collaborateur utilisent des appareils, logiciels ou plateformes non autorisés, ils créent des zones d’ombre dans les protocoles de sécurité, ce qui permet à certaines menaces de passer inaperçues.

Mauvaises pratiques lors du départ des employés : si l’accès d’un collaborateur quittant l’entreprise n’est pas révoqué immédiatement, d’importantes failles de sécurité peuvent en résulter, en particulier en cas de départ conflictuel.

Indicateurs de comportement

Les signes avant-coureurs potentiels d’une menace interne sont les suivants :

Tentatives d’accès non autorisé : des efforts répétés pour accéder aux systèmes ou aux données au-delà du rôle de l’utilisateur peuvent signaler une intention malveillante.

Heures de connexion inhabituelles : l’accès aux systèmes à des heures indues peut être le signe d’une activité secrète ou non autorisée.

Transferts de données importants : des pics soudains dans les téléchargements ou les transferts de fichiers peuvent indiquer une exfiltration de données.

Comportement hostile : les expressions de ressentiment ou de mécontentement à l’égard de l’organisation peuvent être un signe précurseur d’attaques d’initiés.

Absence de surveillance comportementale : de nombreuses organisations font l’impasse sur des solutions telles que l’analyse du comportement des utilisateurs et des entités (UEBA), qui permettent de détecter des anomalies en comparant les activités aux schémas habituels.

De nombreuses menaces internes passent inaperçues parce que leurs comportements semblent normaux lorsqu’ils sont observés de façon isolée. L’analyse du comportement des utilisateurs et des entités (UEBA) répond à ce problème en utilisant le Machine Learning pour détecter les écarts par rapport aux modèles d’utilisation habituels, ce qui permet d’identifier rapidement les risques potentiels. Elle aide les organisations à détecter les menaces subtiles qui échappent souvent aux outils traditionnels.

Atténuer les menaces internes

La protection des organisations contre les menaces internes nécessite une stratégie à plusieurs niveaux qui intègre à la fois des défenses technologiques et des approches centrées sur les collaborateurs.

Stratégie d’atténuation Description
Contrôles d’accès et gestion des privilèges Appliquer le principe du moindre privilège grâce à un accès basé sur les rôles. Examinez régulièrement qui a accès à quoi et mettez en place des restrictions d’accès basées sur les rôles. Divisez les tâches afin d’éviter qu’une seule personne ait la maîtrise de processus sensibles.
Surveillance et analyse des utilisateurs Déployez des outils de surveillance avancés qui utilisent l’analyse comportementale et le Machine Learning pour identifier les actions suspectes. Les logiciels de prévention des pertes de données (DLP) peuvent également bloquer les transferts de données non autorisés.
Formation de sensibilisation à la sécurité Organisez régulièrement des sessions de formation et des simulations de phishing pour que la sécurité reste une priorité. Encouragez les employés à signaler tout fait inhabituel et renforcez la culture de la responsabilité partagée.
Procédures de départ (offboarding) robustes Révoquez immédiatement l’accès en cas de démission ou de résiliation de contrat. Menez des entretiens de départ et réitérez les politiques de confidentialité. Signalez les collaborateurs sortants pour qu’ils fassent l’objet d’une surveillance supplémentaire si nécessaire.

 

Les cadres et chefs d’équipe ont un rôle exemplaire à jouer en matière de sécurité, en insufflant la bonne culture dès le haut de la hiérarchie. En encourageant une communication ouverte et en supprimant la stigmatisation liée au signalement d’activités suspectes, vous pouvez renforcer de manière significative la position globale de votre organisation.

 

Défis de la gestion des menaces internes

Difficultés de détection

L’un des aspects les plus redoutables de la gestion des menaces internes est la difficulté de détection. Les initiés connaissent déjà les systèmes, les outils et la manière de se fondre dans la masse. Leurs activités semblent souvent légitimes, ce qui rend les actions suspectes plus difficiles à identifier.

En outre, le volume de journaux et d’alertes générés par les systèmes modernes peut submerger les équipes de sécurité. Cette lassitude face aux alertes réduit la probabilité d’identifier à temps les véritables menaces.

Cloisonnements organisationnels

La coordination entre les services tels que les RH, l’informatique, la sécurité et le service juridique est cruciale, mais fait souvent défaut. Ces cloisonnements peuvent retarder les efforts de réponse, voire empêcher toute action efficace. En outre, les réglementations en matière de protection de la vie privée peuvent compliquer davantage la surveillance des initiés.

Tendances futures de la gestion des menaces internes

IA et Machine Learning : des algorithmes avancés sont utilisés pour identifier les anomalies subtiles et améliorer les modèles de détection prédictive. À mesure que ces technologies arrivent à maturité, on s’attend à une diminution des faux positifs.

Biométrie comportementale : encore en phase d’adoption précoce, cette technique consiste à analyser des schémas propres à chaque utilisateur, comme la dynamique de frappe ou les mouvements de souris, afin de détecter les imposteurs ou des comportements anormaux.

Technologie de leurre : les « honeypots » et les « honeytokens » servent de pièges pour les menaces internes potentielles. Toute interaction avec ces leurres déclenche des alertes immédiates.

Architecture Zero Trust : un nombre croissant d’organisations adoptent des modèles Zero Trust (de confiance zéro), qui imposent une vérification continue sans jamais accorder de confiance en fonction de la localisation ou du type d’appareil.

Bonnes pratiques pour la protection contre les menaces internes

Bien qu’aucune solution unique ne puisse éliminer totalement les menaces internes, la mise en œuvre d’un ensemble de bonnes pratiques fondamentales permet de réduire considérablement l’exposition au risque. Ces stratégies associent des protocoles de sécurité proactifs à des mesures de protection culturelles et procédurales :

Appliquer le principe du moindre privilège : limiter l’accès au strict nécessaire pour chaque rôle. Passez en revue et mettez régulièrement à jour les autorisations afin d’éviter la perte de privilèges.

Contrôler en permanence le comportement des utilisateurs : utilisez des outils tels que l’UEBA et la DLP pour signaler les anomalies, suivre les comptes à haut risque et détecter rapidement les exfiltrations de données.

Élaborer des politiques claires et les faire appliquer : définissez des politiques d’utilisation acceptable et assurez-vous qu’elles sont bien communiquées. Établissez et assurez l’application de sanctions en cas de non-respect des politiques.

Assurer une formation continue du personnel : proposez des sessions de sensibilisation à la sécurité qui sont obligatoires et incluent des exercices pratiques sur le phishing, l’ingénierie sociale et la mauvaise utilisation interne.

Établir une collaboration interfonctionnelle : décloisonnez les équipes RH, informatique, juridique et la sécurité pour accélérer la réponse aux incidents et unifier la gestion des menaces.

Mettre en œuvre des procédures de départ rigoureuses : révoquez rapidement les accès, récupérez les équipements fournis et surveillez l’activité numérique des collaborateurs quittant l’entreprise.

Promouvoir une culture de la sécurité : encouragez les employés à parler de leurs préoccupations sans crainte de représailles. Faites de la sécurité une responsabilité organisationnelle partagée.

En suivant ces bonnes pratiques, les organisations peuvent améliorer de manière significative leur capacité à prévenir, détecter et répondre aux menaces internes avant qu’elles ne dégénèrent en incidents préjudiciables.

Protection contre les menaces internes avec JFrog

JFrog offre une visibilité de bout en bout sur la sécurité dans le cycle de vie du développement logiciel. En appliquant l’accès au moindre privilège, en automatisant les pistes d’audit et en utilisant JFrog Xray pour analyser les dépendances et détecter les risques potentiels, les organisations peuvent relever les défis de la sécurité interne de manière proactive.

Les stratégies d’atténuation comprennent l’application du principe du moindre privilège, la surveillance des comportements à l’aide d’outils d’analyse tels que l’UEBA, la formation des employés et la promotion d’une culture de la sécurité. JFrog aide à gérer les menaces internes en automatisant le contrôle d’accès, en auditant l’activité et en intégrant la détection comportementale dans le pipeline du développement logiciel.

L’intégration de JFrog à l’infrastructure de sécurité existante garantit une forte atténuation des menaces internes sans ralentir les équipes de développement. Pour plus d’informations, veuillez consulter notre site web, organisez une visite virtuelle ou organisez une démonstration individuelle à votre convenance.

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